Les poèmes, et pourquoi donc ?

La poésie, c’est un mystère ; elle occupe rarement les devantures des librairies, et moins encore les émissions littéraires survivantes. Et pourtant, elle est partout, comme infusée dans le vacarme des mots et des images qui polluent notre espace. Des syllabes monophoniques de sociétés primitives, au concours de haïkus dans les entreprises japonaises, et n’oublions pas les expérimentations sémantiques d’avant-garde que plus personne ne comprend, elle est toujours là ; portée sans doute par un réseau de gnomes souterrains, qui entretiennent la flamme, on ne peut s’en passer, alors qu’elle est si peu lue. Une chose est sûre, il n’y en aura jamais trop, et du jour que le dernier poème écrit aura été oublié, distancé dans les âges, ou perdu sous le flot des téléphones portables, il nous manquera sévèrement et on aura du mal à respirer. Donc, en voici encore, de cette matière brumeuse et ininflammable. Une tentative de saisir des choses rares et d’y mettre des mots, sans plus.

HH.