La tranquille tiédeur que l’été vient polir
Raisonne des saules l’ombrage et le soupir

Accrochant des perles aux cimes évasées
Le fleuve des trous bleus aux confins des ramées
Emporte la chaleur jusqu’aux lourds bouquets d’ifs

Vers l’humus que parfume un murmure naïf
C’est le soleil qui parle aux yeux de la bruyère

Et parmi les harpes déchirées des fougères
Les nuages masqués changent l’ombre en argent

La terre et le soleil marchent communément

Sous chaque feuillage les cristaux des mésanges
Tintent puis reviennent chaque fois plus étranges

Immobile l’azur étend son dégradé

Le sable sous le vent a déjà divagué
Estompant des chênes la lointaine charpente

L’échappée des rayons qui dansent et serpentent
Obscurcit la verdure étoilée de brouillard

Une couleur suprême imbibe le rempart
Des buissons engourdis dans la lourdeur des formes

Le courant des aulnes se jette dans les ormes

Plaisir du rêve enfui et frisson de l’émoi
Je veux juste fixer autre chose que moi

 

                                                             ©hervehulin