Sachant que la couleur ne subsiste
Dans l’iris des sites et des formes
Qu’au regard de l’incolore triste
Qui lui offre ses fonds et ses normes
L’automne est multiple et trismégiste
Comme il ombroie jusqu’à la croisée
Un jardin de feux et de rosée
Il ravive ainsi les améthystes

Dedans la fenêtre un salon d’ombres
Antiques dort paupières closes
Les meubles que la poussière obombre
Clamant l’immobilité des choses
Il est brun comme l’automne est d’ombre
Ce salon étrange comme une
Couleur d’automne à tout est commune
Quand un bleu ingambe s’érige hors des décombres

Elle est vêtue d’un bleu nu devant les lueurs
De ce jour d’automne qui s’élague tout seul
Auprès du bois des meubles à la modeste ampleur
Elle répond d’un ton fragile et presque veule
Où se change la lumière en brillante sueur
Elle ne lit pas son livre et incline son cou
Son cou est pur comme le tranchet d’un bijou
Elle murmure sans parler Elle est en pleurs




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