L’énergie vitale d’une existence collective tient dans la fragilité de l’individu : l’amour, la beauté, la démocratie, la nature, la paix, la vie. Plutôt que de penser la société à partir de performances, de la course en avant, du désir d’être les premiers, plutôt que de concevoir des systèmes politiques – tous plus ratés les uns que les autres – sur le projet d’une organisation définitive, nous devrions juger les progrès d’une société à partir de ce qui respecte et promeut la fragilité. Imaginez un vivre ensemble nourri d’impermanence et de versatilité ? Ce serait probablement plus en conformité avec notre nature, et nos liens de sociétés en seraient peut-être moins tourmentés. Imaginez une société où la légitimité du pouvoir serait conditionnée par la capacité à protéger la fragilité de l’autre. Quelle solidité on obtiendrait dans le lien social fondamental…

 

©hervéhulin2023