Les poèmes ont des oiseaux la légèreté, ils ont des arbres la hauteur et le mystère, le balancement et la longévité. Plus encore, ils sont comme les éléphants, dont ils partagent la stature, la minutie, le calme, et la puissance apaisée. Leur pas ample et lent nous aide à contempler la grâce du monde et de ses paysages, et à relativiser la gloire des hommes. Ils ont leur langage et leurs signaux millénaires. Ils en ont la mémoire et l’intelligence, et la sagesse des distances. Du plus beau des animaux, ils ont la tendresse et les colères. Devenant rares à la surface de la terre, et compressés dans un espace vital qui se restreint sans pitié, ils avancent et voyagent encore.